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14/09/2013
N° 379

 

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Candidat à la guillotine

18/12/2012

Aucune entité internationale ne pourra convaincre Andry Rajoelina de changer d’avis. Il aurait déjà pris sa décision et la pression internationale n’y changera rien. C’est sa conviction. Si on se réfère aux déclarations de ses collaborateurs, l’actuel chef de la Transition est candidat à sa propre succession. On peut d’emblée l’affirmer.

Il est difficile, de toutes manières, d’abandonner tous les privilèges que les hommes du pouvoir ont acquis au cours des dernières années. Aucun de ses amis n’a affirmé, en effet, jusqu’à présent, que ce serait mieux si Andry Rajoelina se retire de la course à la présidentielle de 2013. Ce serait une insulte. Au cours des derniers jours, ils avaient tous le même discours. A savoir que ce n’est pas aux étrangers de dicter les décisions que le président doit prendre. Il y a de forte chance, ainsi, que Rajoelina annonce sa candidature très prochainement. Avant la fin de l’année, entend-t-on quelque part. A moins d’une capacité de persuasion exceptionnelle de la part de Laurent Fabius. En clair, la communauté internationale souhaite, voire exige, le retrait du chef de la Transition. Au niveau national, sa légitimité est contestée depuis fort longtemps. Ni la majorité des Malgaches, ni les partenaires internationaux ne veulent plus de lui. Mais Andry Rajoelina s’entête. Il est candidat, jusqu’à preuve du contraire. Cependant, face à autant de désapprobation, il risque gros. Même en devenant, peut-être, président « élu » de la quatrième République, Andry Rajoelina ne gagnera la moindre légitimité, au niveau national comme au niveau international. Il court à sa perte ce candidat à la guillotine, puisque tôt ou tard, il sera rattrapé par ses erreurs et son entêtement. S’il s’entête à organiser les élections, le 8 mai, avec l’actuelle Commission nationale électorale complètement acquise à sa cause, tout en étant candidat, la reconnaissance internationale pourra toujours attendre. Madagascar ne retrouvera pas la paix, même si Andry Rajoelina va gagner la guerre. L’animosité persistera en effet. Les protagonistes de la crise ne seront pas réconciliés. Et les Malgaches continueront de galérer puisque les aides internationales seront toujours hypothétiques. Ces gens qui vont continuer à galérer, finiront par se retourner contre les dirigeants. Car la patience a des limites. Les Malgaches peuvent bien attendre des années avant de s’insurger. Mais plus la colère couve, plus les risques augmentent pour les dirigeants. On ne peut jamais imaginer de quoi sont capables des citoyens enragés quand ils ont l’occasion d’exprimer leur courroux. La meilleure idée c’est d’éviter cette exaspération.

J.Nantenaina
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