Journal La Nation : « La Nation » le quotidien d’informations et d’actualité, est un journal quotidien de 16 pages minimum au format standard des quotidiens Nationaux de la place. Elle est déjà sur le marché, présente à Antananarivo et dans les provinces.

Edition du

14/09/2013
N° 379

 

Recherche Journal

Archive Société & Culture

Le cas de viol est le plus fréquent

19/12/2012

La plupart des enfants internés au centre de rééducation d’Anjanamasina, sont accusés de viol. Une recrudescence du viol est observée au cours de l’année 2011-2012. Ce qui est surprenant, c’est que ce sont souvent, des mineurs âgés entre 15 et 16 ans qui en sont responsables. Au centre de rééducation d’Anjanamasina, le taux d’internement pour viol va de 0,5% à 4 % en une année seulement. La saturation du centre et la vétusté des infrastructures restent toutefois une difficulté pour la bonne marche du centre. Le personnel manque sévèrement dans le centre.

Le viol n’est pas exclusivement attribué aux personnes majeures. En effet, des mineurs âgés de 15 à 16 ans s’adonnent déjà à ce méfait. Le centre de rééducation Mandrosoa à Anosiala, connu sous l’appellation, « Anjanamasina », s’occupe de mineurs de 10 à et 18 ans qui sont sous ordonnance de placement provisoire du juge des enfants. La majorité de ces enfants sont des délinquants ayant transgressé la loi. Hanta Eliane Ralaivoavy, directrice du centre explique. « Nous accueillons des mineurs de 10 à 18 ans. Nous avons surtout remarqué que la plupart d’entre eux sont internés ici suite à un viol. En effet, si le taux de délinquants pour viol admis ici n’est que de 0,5 %, en 2011, ce taux a augmenté de 3 à 4 % actuellement. Un seul cas de meurtre est enregistré au centre, récemment. C’était en 2011. Notons que le centre de rééducation d’Anjanamasina n’accueille que des jeunes garçons ».
Surpeuplement
Le centre de rééducation d’Anjanamasina rencontre des difficultés au niveau de l’infrastructure et du personnel. « La capacité d’accueil du centre est de 70 délinquants. Il s’avère que le centre héberge actuellement 87. Ce chiffre a même atteint 120 délinquants en l’année 2011. Le centre dispense d’un enseignement général et d’une formation professionnelle, selon le niveau de chaque détenu, entrant dans le cadre de la réinsertion sociale des délinquants », explique encore la directrice du centre. Ces enfants ne restent pas indéfiniment au centre. Le centre n’est pas une prison, dans l’acception du terme. C’est surtout un centre de rééducation, comme son nom l’indique. Ce n’est juste qu’un relais pour que les jeunes délinquants puissent se préparer et se réadapter à leur avenir », rassure encore la directrice du centre.
Cheminée : Le centre de rééducation Mandrosoa à Anosiala, connu sous l’appellation, « Anjanamasina », s’occupe de mineurs de 10 à et 18 ans qui sont sous ordonnance de placement provisoire du juge des enfants. La majorité de ces enfants sont des délinquants ayant transgressé la loi.
75% des enfants manquent d’affection
Le centre de rééducation de Mandrosoa Anjanamasina se situe à 18km de la capitale. Les enfants placés dans le centre n’ont droit qu’à deux visites des proches par semaine. « 75% des enfants placés dans ce centre manquent d’affection. Ce sentiment est intensifié durant leur séjour au centre. Avec cette crise politique qui persiste, les parents n’ont plus le temps de s’occuper de leurs enfants, étant absorbés à chercher tout ce qui peut rapporter de l’argent à la maison. C’est ainsi que, la plupart du temps, ils abandonnent leurs progénitures tout seul à la maison. Les échanges entre les membres de la famille sont devenus quasi-inexistants, ce qui incite ces enfants à aller voir ailleurs, voués à leur propre sort. Pour se ressourcer, ils se mettent à fréquenter les salles de vidéo ou s’adonnent à la drogue, à l’alcool et au sexe. Il faut reconnaître que ces actes de viols ne sont pas le fruit du hasard. Ces enfants s’inspirent des films pornographiques dans les salles de vidéo », confie la directrice du centre. « Certes, ces enfants ont commis des délits mais les parents restent toutefois les premiers responsables. Conscient de cette situation, nous avons aussi mis en place une école pour les parents afin de les instruire et orienter sur le comportement qu’il faudrait suivre vis-à-vis de leurs progénitures ».
Les pensionnaires du centre sont souvent obligés de se soutenir. Malgré l’ambiance souple qui y règne, la plupart d’entre eux ne souhaitent qu’une chose : quitter le lieu et rejoindre de nouveau leur famille. A l’approche des fêtes, ces jeunes délinquants éprouvent de plus en plus ce sentiment d’abandon. Ils sont au bord de la dépression par manque d’affection. C’est le cas de ces deux jeunes garçons de 15 ans, Julien et Kevin.
Julien a été admis dans ce centre de rééducation depuis le 21 octobre 2011. Il a sa famille qui habite à Ankazotoa. Il nous raconte ses périples. « J’ai été admis ici sans même savoir de quoi je suis coupable. Je sais juste qu’on m’a accusé de viol, alors que je ne connais même pas la fille en question. Dans notre dortoir, nous sommes au nombre de 33, dont je suis le chef de chambre. La journée commence à 5h du matin et se termine à 22h. Je réveille toute l’équipe à 5h tapante, puis nous faisons une petite prière ensemble, puis une équipe se charge de nettoyer la chambre, les autres préparent le petit déjeuner et le nettoyage de la grande cour. Vient ensuite le moment de rejoindre la salle de cours pour ceux qui ont opté pour l’enseignement général ». Le jeune homme est plongé dans un souvenir pendant un moment. Puis il continue son récit. « En cette période de fête, j’aimerais être à coté de mes proches, ils me manquent tant. Je ressens aussi la même chose pour mes amis d’Ankazotoa. Malgré ma présence ici durant pas mal de temps, je ne parviens pas toujours à m’y faire et m’intégrer. J’ai envie de retourner chez moi pour revoir ma famille et mes amis, ne serait-ce que pour cette période de fête ». Julien est en classe de 7ème et souhaite devenir un mécanicien professionnel.
Son cas n’est pas isolé. Kevin un jeune garçon du même âge que lui, accusé aussi de viol, n’oublie pas d’étaler ses attentes. «Je souhaiterais retrouver la liberté et de circuler libre à l’extérieur. Comme les enfants dans ce centre ne viennent pas tous du même milieu, il n’est pas toujours facile de se mettre d’accord lorsqu’un désaccord survient. Il arrive que certains viennent aux mains suite à une mésentente. Je trouve qu’il est toujours mieux de se retrouver avec ses vrais compagnons. Au moins, on évite les mauvaises surprises. De plus, les échanges et la communication avec l’extérieur font toujours un grand bien à quiconque », termine-t-il

Hade'nah
Tag :

Le non-respect de la législation du travail n’est pas en sa première expression à Madagascar. Les conflits liés au paiement des salaires constituent le problème commun de presque tous ceux qui on ...

Le litige foncier opposant la commune urbaine d’Antananarivo ainsi qu’un puissant « karana » fait encore des vagues. ...

Presque toutes les régions de la grande île sont frappées par le problème de litige foncier. ...

Après les avis de recherche lancés à l’encontre des deux Pakistanais trafiquants d’or, la brigade criminelle a pu mettre la main dessus samedi dernier. Une femme malgache a été aussi de mè ...

Si les élèves dans les écoles d’expression française ont déjà commencé les cours depuis la semaine dernière, ceux des écoles publiques sont encore en attentes de mirac ...

La police de la Sureté Urbaine d’Antananarivo (SUT Tsaralalàna) a appréhendé dimanche dernier un Mauricien, un Indien et un Malgache, tous, responsables d’une escroquerie. ...

La correction des copies d’examen du baccalauréat a pris fin. ...

Deux cadavres, l’un d’un Malgache et l’autre, celui d’un Chinois, les deux la quarantaine, ont été découverts hier à Andranotapahina. ...

Madagascar est encore classé parmi les pays pratiquant l’esclavage moderne. Il est surtout déclenché par la pauvreté et l’impunité, selon les dires de la rapporteuse spéciale des Nations U ...

La situation fait, comme on dit en malgache, parler le muet (mampiteny ny moana). Même l’automobiliste le plus patient finit par manifester son énervement au bout de 1 heure et demie, coincé dans les embouteill ...