01/08/2013
C’est inquiétant de voir que le phénomène d’insécurité est impossible à juguler à travers le pays. Des centaines de dahalo continuent de terroriser des villages du Sud du pays, comme si aucune opération n’a été menée sur cette partie de l’île. La situation continue d’empirer. Les affrontements viennent de faire une trentaine de victimes à Esira. Rien n’a changé. En tous cas, une amélioration de la situation n’est pas perceptible.
Les membres des forces de l’ordre sont eux-mêmes convaincus que cette situation est due à la faiblesse de l’Etat, en raison d’une trop longue crise politique impossible à résoudre jusqu’à présent. Beaucoup de citoyens montrent du doigt le régime Rajoelina, car ce phénomène a surtout connu une aggravation durant cette période transitoire. Le chef de la Transition refuse de céder le pas alors qu’il est incapable de résorber les principaux problèmes du pays. Les armes continuent de parler. Les dahalo poursuivent le massacre, et la population et les forces de sécurité tentent, tant bien que mal, de limiter les dégâts, sans beaucoup de succès. En attendant la normalisation de la situation, les armes vont continuer à crépiter. Le nombre des morts va augmenter, que ce soit du côté des malfrats ou du côté des simples citoyens, victimes permanentes de cette insécurité grandissante. Ces centaines de dahalo qui terrorisent les villages risquent en tous cas de ne plus se limiter au vol de zébus quad ils se sentiront « invincibles ». Ce phénomène devient ainsi une grave menace pour tout le pays. S’ils décident de s’organiser en groupes armés, la situation va empirer. Pourtant, ces bandits de grand chemin, compte tenu de leur effectif, sont a priori à même de s’organiser. Ce qui fait que le pire est à venir si ce phénomène n’est pas maîtrisé à temps. Pourtant, à l’allure où vont les choses, il sera impossible de juguler ce phénomène d’insécurité à bref délai. Si en quatre ans de régime transitoire, les dirigeants du pays n’y sont pas parvenus c’est qu’il est pratiquement impossible de trouver une solution définitive dans le contexte actuel. C’est tout le système qui doit être remis en question. Car c’est ce système « pourri », pour emprunter l’expression de feu Monja Jaona, qui est à l’origine de ce désastre, sur le plan sécuritaire et social. Il est possible qu’un changement de régime suscite tout simplement un phénomène psychologique qui conduira à un changement de comportement. C’est l’unique salut pour le pays.
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