Journal La Nation : « La Nation » le quotidien d’informations et d’actualité, est un journal quotidien de 16 pages minimum au format standard des quotidiens Nationaux de la place. Elle est déjà sur le marché, présente à Antananarivo et dans les provinces.

Edition du

14/09/2013
N° 379

 

Recherche Journal

Archive Economie

Crée lui-même des distorsions économiques

05/03/2013

La conférence de presse organisée par le DG du Trésor nourrit encore les débats au niveau des citoyens. En effet, le DG du Trésor a soulevé la question sur le gap mensuel à combler par le Trésor qui se situe entre 20 et 70 Milliards Ariary. Un exercice très difficile en matière de trésorerie en l’absence d’aide budgétaire.

Ailleurs, aux Etats Unis (un pays fortement critiqué par nos éminents dirigeants), le Gouvernement applique le principe de « automatic spending cuts », affectant directement des secteurs comme la défense (ex : budget de la marine nationale…), l’éducation, et même les représentations internationales dans les autres pays partenaires. Les démocrates, eux, ils proposent des options comme la taxation des « riches » pour augmenter les recettes et sauvegarder les emplois nationaux. Ceci est un bon exemple, un cas d’école sur lequel on peut s’inspirer.
Rapatriement d’une partie du personnel des ambassades, pour réduire les dépenses
Venons-en au cas de Madagascar. Premièrement, la structure du budget, comme disait le DG du Trésor, est totalement incohérent et déséquilibré et reflète l’absence d’une politique économique pour orienter le pays : ainsi la Loi de finances 2013 prévoit des dépenses de solde de 1 351,5 Milliards Ariary (46% du total du budget), des dépenses d’investissement de 744 Milliards Ariary (25% du total), et des dépenses de fonctionnement de 824,6 Milliards Ariary (29% du total). L’investissement est le premier créateur de richesses, or il ne représente que presque la moitié du solde des fonctionnaires. Dans le solde et avec le peu de ressources qu’on a, on doit nourrir les différentes représentations internationales (ex : France, Algérie, Japon….) qui sont très budgétivores et certaines représentations ne servent même a rien surtout pour cette transition. A moins que les employés de ces représentations internationales et ambassades malagasy nourrissent les caisses noires de certains hauts cadres de la transition en payant des écolages mensuels (merci de lire, commissions sur salaire payées à certains dirigeants locaux en contrepartie de leur nomination). Pourquoi les Etats Unis osent faire une restriction des dépenses de représentations, et pourquoi pas nous ?
Les chèques carburants, au même titre que l’Ariary, ont cours légal sur le territoire malagasy
Ensuite, parmi les dépenses de fonctionnement représentant 29% du total du budget (plus que l’investissement) figurent les « très fameux chèques de carburants », vache à lait et sources de revenus pour les hauts cadres et les politiciens véreux placés dans le Gouvernement. Monsieur le DG du Trésor, lors de son analyse l’année dernière, a même soulevé que les dépenses de carburants de l’Administration malagasy dépassent largement celles du Gouvernement français (sic). C’est désolant, pour un pays avec un PIB par habitant de 465 US Dollars par an. Ces mêmes politiciens achètent même des maisons et des jolies voitures avec des chèques carburants. Le plus courant c’est que ces chèques servent de moyens de paiement lors des emplettes faites par nos éminents dirigeants dans les grandes surfaces. Peut-être que la Banque Centrale devrait faire sortir une loi comme quoi les chèques carburants, au même titre que l’Ariary, ont cours légal sur le territoire malagasy ! Supposons que le montant des chèques carburants sur 2013 s’élève à 412 Milliards Ariary (soit la moitie des frais de fonctionnement) et que seulement la moitie de celui-ci (205 Milliards Ariary) ont servi d’achat d’autres choses que du carburant et du lubrifiant, alors la masse monétaire se trouverait gonflée par… des chèques carburants ! Un autre cas d’école, messieurs les bailleurs.
Eviction monétaire et augmentation des taux d’intérêt débiteurs
Afin de pouvoir combler le gap de 20 à 70 Milliards Ariary, le Trésor doit émettre des Bons de Trésor par Adjudication ou BTA, ou demander une avance à la Banque centrale. L’avance auprès de la Banque Centrale (qui est comme une facilité de caisse pour les entreprises), est plafonnée à 10% des recettes de l’année précédente. Cette autorisation serait, peut-être déjà plafonnée actuellement. L’issue serait le BTA. Puisque l’Etat a besoin pressant de financement, il est prêt à payer des taux d’intérêt élevés. Ce qui attirerait les banques primaires vers le placement en BTA. Il est tout à fait normal si les banques, en situation de surliquidité, préfèrent placer leurs fonds en BTA plutôt que de prêter à un operateur investisseur sur lequel le risque est élevé (+3 ans pour les crédits d’investissement) avec une visibilité très limitée.

L’Etat crée donc des distorsions, en canalisant le financement de l’économie (les ressources disponibles) vers le financement de son propre déficit et en provoquant une hausse des taux d’intérêt sur le marché. Les fonds deviennent rares et les banques gagnent leur profit sur les intérêts des BTA. En suivant le sillage, les intérêts débiteurs payés par l’Etat, une grande partie des produits nets bancaires des banques primaires, deviennent des dividendes rapatriés vers leurs maisons mères (ex : Société Générale, Crédit Agricole…).

Tag :

Si la Grande île connaît un tel déclin économique, c’est pour la simple raison qu’il n’y a jamais eu une transition économique depuis que le libéralisme économique dans les anné ...

Pour un pays à potentiel agricole comme Madagascar, prendre avantage des ressources disponibles pour relancer une économie est à considérer. ...

Le bois de rose ne fait qu’agrémenter les ambitions de certaines entités et autres organismes. En outre, il crée des polémiques à n’en plus finir dans le microcosme socio-économique du pay ...

La tendance à la hausse sur le marché du riz ne cesse de se produire et commence à s’étendre vers d’autres régions. ...

La destination Madagascar a été récemment chamboulée par l’insécurité créant ainsi une diminution des touristes en période de vacances. L’adhésion du Vanilla Island Or ...

La croissance de la productivité agricole est un enjeu de taille pour l’évolution de l’économie rurale. Le renforcement de la formation de base des producteurs et en particulier des jeunes, est une exigence pr ...

C’est en présence des ministres de l’Agriculture et du Commerce que la plateforme malgache, Femmes, développement durable et sécurité alimentaire (FDDSA), a été lancée le 27 mars de ...

De part le site web de SME Toolkit, initié par l’International Finance Corporation ou IFC, le grand public, surtout les défavorisés, peuvent avoir accès à l’éducation pour enrichir leur co ...

Les embouteillages monstres dans la capitale, la hausse des frais et la qualité de service lamentable, ont poussé les usagers à marcher au lieu d’aller en bus. Même si les responsables de l’UCTU ne se re ...

Une soirée-conférence sur les huiles de Madagascar, animée par le Professeur Didier Ramiandrasoa, spécialiste de la Chimie des plantes et aromatologue passionné, sera organisé le vendredi ...