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14/09/2013
N° 379

 

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Les services de la Douane, une vraie passoire

05/04/2013

Beaucoup s’interrogent si le personnel des services de la douane malgache est aveugle ou font exprès de ne pas voir les marchandises qui sortent du pays. Il a fallu que les autorités des pays destinataires des marchandises déclarent la présence de ces trafics illégaux pour que tout le monde soit au courant de son existence. Les services douaniers malgaches, eux, les voient comme un gagne-pain. D’après un site d’information « www.zegreenweb.com », un homme de 38 ans a été arrêté alors qu’il tentait de prendre possession d’un sac contenant 54 tortues en provenance de Madagascar, soit l’équivalent de 10% de la population de cette espèce en voie de disparition. La scène, surréaliste, s’est déroulée à l’aéroport de Suvarnabhumi, en Thaïlande. L’homme était déjà connu des services de police thaïlandais, selon le site web, pour trafic d’espèces animales. La jeune femme à qui appartenait le sac, et qui voyageait de Madagascar à Bangkok, a également été arrêtée.

L’on s’étonne vraiment des services douanières malgaches car celles-ci n’ont jamais vu ce sac de toute leurs vies et qu’il a fallut des autorités thaïlandaises pour interpeller le trafic de tortues. Selon les observateurs et les connaisseurs de ce phénomène, « les services douaniers malgaches sont corrompus depuis des lustres. Ceux qui veulent faire sortir ou faire entrer des marchandises, comme ce cas des tortues illicitement sorties, peuvent le faire à condition de verser des pots-de-vin aux responsables. Une honte pour la nation mais c’est ce que nous vivons actuellement. Si un trafic est démantelé, ce n’est pas parce que la douane l’a intercepté mais c’est parce que le trafiquant n’a pas payé « la rançon » et de ce fait, surpris par les responsables douaniers. Tout cela pour affirmer que les services douaniers malgaches sont de vraies passoires ». Par chance, les 54 tortues découvertes étaient encore en vie lorsque la police les a confisquées. Pour une raison simple : elles n’étaient pas destinées à la consommation directe mais plutôt pour une revente. Les autorités thaïlandaises ont appliqué les lois en vigueur en condamnant largement les deux personnes interpellées, ainsi que les autres éventuels responsables de ce trafic pour le moins scandaleux. Et que les tortues pourront rapidement regagner Madagascar.
Inquiétude également des forces de l’ordre
Malgré la corruption qui mine également les forces de l'ordre malgaches, elles ne peuvent pas s’empêcher de dénoncer le manque de contrôle et la négligence des responsables aux frontières malgaches. Des billets en petites coupures, de la drogue, des bois précieux, de l’or et bien beaucoup de choses ont pu passer la douane malgache comme une lettre à la poste. Avec quelques billets et de la complicité, tout ou presque, semble possible au niveau des aéroports malgaches. Un opérateur qui travaille dans les services de sécurité, souligne que « les solutions existent pour contrôler les aéroports afin que les trafics cessent, mais tant que l’Etat ne priorise pas ce domaine, le trafic ne s’arrêtera jamais. On est en mesure d’équiper les aéroports avec des scanners ultrasophistiqués, capables de détecter n’importe quoi mais comme je l’ai dit, ce sera difficile pour l’Etat de nous contacter car, peut être, les responsables étatiques sont de mèche avec les trafiquants et ont peur de voir leur magouille démantelée ». Même les forces de l’ordre sont conscientes de l’importance de la mise en place de matériels respectant les normes exigées par l’aviation civile. Mais ces réformes seront sans doute difficiles pour certains. Un scanner à bagage perfectionné avait été installé mais celui-ci a été saboté aux bout de deux semaines de service et depuis, les valises n’ont plus été systématiquement contrôlées.

Recueillis par Racl.R
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