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14/09/2013
N° 379

 

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Absence de politique sociale adéquate !

10/05/2013

La richesse d’un pays est toujours calculée par rapport à l’importance de sa classe moyenne. Or la crise a contraint cette classe moyenne à changer fréquemment de lieu d’habitation. La hausse du taux de chômage et la baisse de la consommation font partie également des effets de cette crise. Devenue ainsi pauvre, la classe moyenne ne peut plus participer à la relance de la croissance économique. Martin Ravallion, professeur en économie du Georgetown University de Washington DC, qui a donné une présentation sur le thème au siège de la Banque Mondiale mercredi dernier, souligne que la pauvreté influence la croissance mais elle a besoin d’une « politique anti-pauvreté », pour atténuer les chocs sur les plus vulnérables, donc l’accès aux crédits.

Mohammed Yunus, concepteur du microcrédit, souligne. « La pauvreté n’est pas le résultat d’une exploitation outrancière mais le fait de l’exclusion des plus démunis du système capitaliste ». La pauvreté découle de l’incapacité des travailleurs à bénéficier des fruits de leur labeur, parce qu’ils n’ont pas le contrôle du capital. Une petite impulsion monétaire permettrait alors à des milliers de pauvres de se transformer en autant d’entrepreneurs. Le professeur Martin Ravallion a donc insisté qu’« essentiellement, il y a beaucoup de gens qui ont des opportunités pour leur propre développement, mais ils ne peuvent pas financer ou emprunter de l’argents pour financer leurs futurs revenus. Et ce sera toujours les pauvres qui seront affectés. Si vous êtes riches, vous serez moins concernés par ces contraintes du marché de crédit. Nous avons besoin de comprendre que l’inefficacité de ce marché de crédit heurte les plus pauvres. C’est important donc de voir ces marchés comme du « gagnant-gagnant » parce que cela peut aider à réduire la pauvreté et en même temps contribuer au développement économique à long terme ». La pauvreté pourrait être éliminée en aidant les pauvres à se transformer en « autoentrepreneurs ». La seule différence entre une femme rurale et un directeur d’entreprise serait l’accès au capital. Il faudrait donc permettre à tous ceux qui en sont privés, l’accès au marché et au système bancaire. Le professeur Ravallion ajoute que « ce ne sera pas si facile mais c’est important d’adapter le marché aux pauvres, trouver les moyens de réduire le coût des transactions car nous voulons être sûr que lorsque des réelles opportunités se présentent à eux, ils pourront les saisir pour les exploiter ». Selon les études de cet économiste de l’université de Georgetown, 89,6% des Malgaches vivent à moins de 2 dollars par jour en 2005 mais aussi une maigre consommation de 1,47 dollar par jour. Il a aussi souligné qu’aucun emprunt n’est pas possible si la richesse de l’emprunteur n’est point suffisante pour couvrir le prêt. Il en faudrait donc, un minimum de richesse pour générer plus de richesse dans le futur.
A la situation réelle, nous sommes coincés
Pour Martin Ravallion, la génération future de Madagascar pourrait échapper à la pauvreté si des reformes sont entamées dès maintenant. « En général, les pauvres ne peuvent pas échapper à la pauvreté parce qu’ils sont bloqués. La santé et l’éducation pourraient garantir que la prochaine génération échappera à la pauvreté. On ne peut pas éradiquer la pauvreté aussi rapidement, sans accorder une éducation et une santé de base pour les pauvres. Il faut aider les parents qui font face à ces diverses contraintes. Du côté de l’offre, lorsque les parents, qu’ils soient riches ou pauvres, reconnaissent que la qualité de l’éducation n’est pas adéquate, ils n’enverront pas leurs enfants à l’école. Du coté de la demande, vous verrez que les parents pauvres font face à des réels dilemmes. Le choix pour eux est d’avoir faim maintenant contre avoir faim dans le futur donc envoyer leurs enfants à l’école veut dire qu’ils ont faim maintenant. Un bon gouvernement doit leur aider à faire face à ce grand dilemme », ajoute-t-il. La pauvreté peut être éliminée, partout sans attendre. C’est uniquement une question de volonté politique. On ne supprime la misère qu’en donnant aux plus démunis les moyens de contrôler eux-mêmes leur destin. Ce n’est pas le travail en lui-même qui élimine la pauvreté, mais le capital dérivé de ce travail. Le défi sera de restaurer et de promouvoir le potentiel de croissance en portant attention aux pauvres.

Racl.R
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