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Edition du

14/09/2013
N° 379

 

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Archive Politique

Il était une fois un pilleur

26/01/2013

Tanà était à feu et à sang. Le 26 janvier 2009 était un acte prémédité. L’événement a provoqué une centaine de morts. Tout a commencé un 24 janvier. Andry Rajoelina a rameuté une foule de partisans à Ambohijatovo et sur la place du 13 mai. Il a appelé à une grève générale pour le 26 janvier. Cet appel, le samedi 24 janvier, a poussé le gouvernement à réagir. Lors d’un bref point de presse, les ministres en charge des questions de sécurité au sein du gouvernement Charles Rabemananjara ont réitéré que « le gouvernement continue son travail ». Marc Ravalomanana est retourné dare-dare d’un sommet de l’Union Africaine, le 25 janvier. Il a été accueilli par une foule de partisans à Ivato. Mais une autre foule en furie l’attendait également du côté d’Ankazomanga, aux 67ha et à Ampefiloha. Il y a eu des jets de pierre et des jets de bouteilles sur le cortège présidentiel. C’était le début du cafouillage. Le soir même, Marc Ravalomanana a quitté son domicile de Faravohitra pour se replier à Iavoloha.

Andry Rajoelina a réuni ses partisans sur la place du 13 mai, le 26 janvier. Il a dirigé la foule vers Anosy pour assister à l’audience de quelques étudiants arrêtés quelques jours auparavant. Quand les manifestants étaient amassés près du tribunal, un groupe de jeunes violents s’en sont pris aux locaux de la RNM et de la TVM. Les forces de l’ordre ont curieusement reçu l’ordre d’évacuer les lieux. Le nouveau studio de la TVM, qui n’a pas été rénové jusqu’à présent, a été réduit en cendre. Les archives de la RNM aussi.
Quelques temps après, du côté du Cenam, Andry Rajoelina donne la bénédiction à la foule d’aller sur la MBS à Anosipatrana. Le groupe de presse de Marc Ravalomanana a été vite saccagé. C’est là qu’on a constaté le premier mort d’homme lors de la crise.
Les pillages s’enchaînent ensuite. Les locaux de Magro et Tiko sont attaqués. Puis d’autres magasins qui n’ont rien à voir avec Marc Ravalomanana.
Une chose est à retenir absolument. C’est bien Andry Rajoelina qui a rameuté la foule et qui l’a conduite vers Anosy où tout a commencé. Sa responsabilité est entière. Si les journalistes de Free FM ont été condamnés à trois ans d’emprisonnement ferme pour des dégâts presque insignifiants à Ambohijatovo, la peine qui attend Andry Rajoelina ne peut être que la condamnation à mort pour l’affaire du 26 janvier, tel que le code pénal le spécifie pour les crimes organisés.
Flash-back sur des vandalismes politiques
Voici exactement 4 ans, jour pour jour, plusieurs quartiers de la capitale étaient la proie des flammes et faisaient l’objet des scènes de pillages systématiques. Une horde de foule furieuse se ruent sur des grands magasins, des grandes surfaces réservées à une classe de nantis.
Dans un désordre indescriptible, et le va-et-vient incessant des habitants des bas quartiers, on se livrait à des vols des marchandises des immeubles de Magro, de Citic, de Suprême Center. D’après les témoignages d’un lieutenant Colonel, fait longtemps après, il s’agissait d‘une véritable opération dans le cadre d’une forme de déstabilisation. L’un des artisans de ce lundi noir n’a pas été avare de détails sur le déroulement de ce trouble prémédité. D’Ankorondrano jusqu’à Analakely en passant par Behoririka et Ankadifotsy, on pouvait assister à des scènes de pillages avec des incendies et des cadavres calcinés laissés dans les ruines des bâtiments qui ont vu passer les bandes de voyous. A noter que pendant tout ce désordre généralisé, les forces de l’ordre furent invisibles dans toute la ville ou assistaient en spectateurs… Ils étaient aussi, parfois, participants pour l’enlèvement des sacs de riz, de farine, de sucre, de matériels de cuisines modernes, d’appareils Hi-Fi, des téléviseurs et des lecteurs vidéo… Ces scènes de pillages et de vandalismes sauvages avaient la bénédiction tacite de quelques personnalités proche de ceux qui siègent actuellement à la direction de la Transition. Ce drame à l’échelle de tout un pays, parce que nord au sud, des manifestations d’une extrême violence eurent lieu également et ne laissaient derrière elles que ruines et destructions.
Il se trouve que les observateurs ont remarqué que tout au long de cette journée, personne n’a touché aux immeubles, magasins et autres bâtiments appartenant à des indo-pakistanais. Pour des mouvements de foule incontrôlée et incontrôlable, il est tout de même surprenant que les manifestants aient épargné ces étrangers. C’est comme si des consignes furent donnés pour qu’on laisse tranquille cette minorité qui est la cible de prédilection des émeutes dites OPK (opération Karana). C’est peut-être parce que certains grands messieurs de cette congrégation ont payé très cher le droit d’immunité. Chose étrange également : une fois le calme revenu, après la déclaration d’installation d’Andry Rajoelina comme Président de la Haute Autorité de la Transition, quelques grands responsables de la Police Nationale, militaires, de la FIGN et milieu karana furent nommé à des postes de responsabilité alors que durant ces évènements, ils ont participé de près ou de loin à des actes criminels, soit par omission, soit par non assistance à des personnes en danger. Parce qu’il s’agissait en tout et pour tout d’un complot d’envergure entrant dans le cadre des préludes d’une prise de pouvoir par un coup d’Etat. Les témoignages du Lt Colonel Charles Randrinasoavina et d’autres repentis fourmillent d’anecdotes et de faits accablants sur cette affaire que le jour où ce dossier sera jugé, des personnalités actuellement au pouvoir auront du mal à se disculper.
Que des promesses non-tenues
Dans la triste journée du 26 janvier 2009, les jeunes entrepreneurs ont été aussi victimes des pillages qui sont toutefois interprété par ces derniers comme du terrorisme contre eux. Les centres commerciaux comme le CITIC, le SUPREME CENTER et aussi le TRADING CENTER et bien beaucoup d’autres ont été ravagés par les bandes de casseurs. Harijaona Randriarimalala de l’Elite Group a souligné que « depuis ces 4 ans, on nous a promis des indemnisations mais jusqu’à maintenant, rien. On a déposé tous les documents qui nous ont été dits de déposer auprès de tous les ministères concernés. Des rencontres avec des promesses ont été faites mais jusqu’à maintenant, que des promesses en l’air. Sans indemnisation, nous ne pourrons pas fonctionner normalement car à cause de cet incident ce jour, nous avons perdu la confiance de nos partenaires à l’étranger. 90% des entrepreneurs victimes ont du mal à s’en sortir. Nous croyons vraiment que ce fut organisé car si c’était une manifestation public, il y a plus de 50 m entre CITIC et SUPREME Center avec plusieurs quincailleries. Pourquoi il n’y avait que nous qui furent victimes et non eux ». Selon ce gérant du groupe Elite, la preuve en fait les faits car 80% de la distribution dans le secteur TIC est dominé par les étrangers. 70% des jeunes opérateurs économiques ont été victimes. Pour le cas de CITIC, il ne reste que 20% des teneurs de stands victimes des pillages ont pu redémarrer leurs commerces à nouveaux. Le magasin SUPREME Center a enregistré une perte de 11 milliards de FMG avec 7 de leurs magasins ravagés lors de cette journée. L’Elite Group a fait un préjudice de 33 milliards d’Ariary avec 4 de leurs magasins jusqu’à présent restent fermés. D’après une source fiable, les magasins de nature étranger comme CORA, JUMBO et les autres touchés ont été déjà indemnisés sous pression de la communauté internationale. Donc, ces derniers sont négligés par le gouvernement malagasy qui passe leurs temps à servir les étrangers au lieu de son propre peuple. Ils ont vendus leur patrie !
Raveloson Constant
« Andry Rajoelina mérite la condamnation à mort »
La peine qui attend les auteurs de coup d’Etat est la condamnation à mort. Raveloson Constant en est persuadé, d’autant que le Code de procédure pénale est sans équivoque sur la question.
L’affaire du 26 janvier est qualifiée par Constant Raveloson de « mamoa-fady », c’est à dire pouvant entraîner l’ignominie. Ce membre du MFM et de la mouvance Marc Ravalomanana n’hésite pas à montrer du doigt Andry Rajoelina. Pour ce grave crime, ayant entraîné une centaine de morts, « Andry Rajoelina mérite la condamnation à mort » estime cet animateur fervent de la place du Magro.
Masimana Manantsoa
Contre la culture d’impunité
Il faut qu’on juge tous les responsables du « lundi noir ». Puis de savoir qui seront inculpés ou condamnés et qu’ils purgent leur peine. Pourtant, si d’aucun ne songe de faire la vérité de cette affaire par la voie de la justice, il est plus juste qu’on arrêtera toutes poursuites contre les autres personnes responsables dans des affaires sulfureuses durant la transition. Sinon, tout le monde devrait être jugé de leurs actes et que justice soit faite. Je suis personnellement contre la culture d’impunité.
Clément Ravalisaona
Pourquoi l’inertie des responsables militaires ?
Le dossier de l’affaire 26 janvier devra être jugé. Comme les responsables devront être identifié afin que la vérité soit faite. Il appartenait à la justice de faire le pas sur ce cas. Les centaines de vies humaines qui ont tombé durant le « lundi noir » méritait que justice soit faite. De même que les préjudices matériels, dont la perte a été évaluée en plusieurs milliards d’ariary. Tous les noms des responsables devront être rendus publics pour faire la lumière sur l’affaire. On se demande pourtant, pourquoi l’ancien président a voulu consigner les forces de l’ordre pendant que l’affaire a pris de l’ampleur dans la capitale.
Réduit au suicide
La déception totale a conduit certaines victimes du pillage du 26 janvier au suicide. Un jeune opérateur économique qui venait d’emprunter un peu moins de 200 millions Ariary à la banque a vu ses marchandises totalement saccagées en une nuit du côté de Behoririka. Il savait qu’il devait malgré tout rembourser la banque. N’ayant pas supporté le malheur, il avait choisi le suicide, laissant une jeune veuve et des enfants en bas-âge. Ce genre de tragédie, on n’en parle plus tellement, quatre ans après le drame du 26 janvier. Les victimes du pillage n’ont pas encore été dédommagées, malgré les promesses du maire de l’époque, pourtant devenu chef d’Etat depuis.

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