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14/09/2013
N° 379

 

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Combien de pauvres encore ?

17/06/2013

Le nombre de pauvres augmente à Madagascar. C’est une réalité admise par tous les organismes internationaux partenaires de la Grande Ile. D’une manière générale, on se limite à dire que cette catastrophe socioéconomique est due à la crise politique qui tarde à être résolue, plus de quatre ans après le début de la lutte de pouvoir qui continue de faire couler beaucoup d’encre. Très peu de monde a osé montrer du doigt directement le régime Rajoelina.

Un régime pourtant à l’origine de la déscolarisation de plus de 600.000 enfants Malgaches, et qui a fait au moins 4 millions de nouveaux pauvres en l’espace de quatre ans. On peut apporter toutes les explications que l’on veut. Mais au moins une chose est sûre : aucun régime n’a fait autant de dégât. La première République de Philibert Tsiranana a su maintenir le niveau de vie de l’ensemble de la population en douze ans de pouvoir. Certes, le père de l’indépendance a été étroitement soutenu par l’ancienne Métropole qui ne voulait pas tout lâcher tout de suite à la faveur d’une annonce solennelle du général De Gaulle à Mahamasina. Les coopérants et les conseillers Français étaient présents un peu partout. La venue à Madagascar, en octobre 1958, à la veille de la proclamation de la République Malgache, de Jacques Foccart, le parrain de la Françafrique, a laissé entendre que la véritable indépendance n’était pas pour 1960. Mais il fallait plusieurs années aux Malgaches pour le réaliser. Mais en tous cas, l’indépendance proclamée n’a pas été accompagnée d’un véritable regain de la pauvreté. Par la suite, la République socialiste de Didier Ratsiraka a été, au début, dévastatrice. Mais obligé de se conformer à l’ajustement structurel pour bénéficier de l’aide des bailleurs de fond de Bretton Woods, le régime Ratsiraka a pu maintenir hors de l’eau l’économie du pays dès la fin des années 80. De même, Albert Zafy et Marc Ravalomanana on su tirer leur épingle du jeu malgré les difficultés. Aucun de ces présidents n’a pu faire sortir de la pauvreté la majorité des Malgaches. En 2008, le taux de pauvreté a été de 68%. Ce qui est loin de la proportion que l’on a connue, depuis des décennies, dans les pays industrialisés et dans les pays émergents, mais par rapport à la situation actuelle, cette époque est quand même vue d’un très bon œil. Le régime Rajoelina a en effet battu le triste record de l’appauvrissement des Malgaches. Mais le président et son entourage ne veulent rien savoir. On peut se demander combien de pauvres encore faut-il pour que le président de la Transition prenne conscience de son échec sur toute la ligne. C’est l’avenir qui le dira. Et c’est l’Histoire qui jugera.

J.Nantenaina
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